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Читем онлайн Былое и думы. Эмиграция - Александр Иванович Герцен

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и в надежде приложения.

Повторяя à la Saint-Just натянутые сентенции из хрестоматий и латинских классов, восхищаясь холодным, риторическим красноречием Робеспьера, они не допускают, чтоб их героев судили, как прочих смертных. Человек, который бы стал говорить о них, освобождаясь от обязательных титулов, которые стоят всех наших «в бозе почивших», был бы обвинен в ренегатстве, в измене, в шпионстве.

Изредка встречал я, впрочем, людей эксцентричных, сорвавшихся с своей торной, гуртовой дороги.

Зато уж французы в этих случаях, закусывая удила и усвоивая себе какую-нибудь мысль, не принадлежащую к сумме оборотных мыслей и идей, неслись до того через край, что человек, подавший им эту мысль, сам с ужасом отпрядывал от нее.

В 1854 доктор Cœurderoy, посылая мне из Испании свою брошюру, написал ко мне письмо.

Такого озлобленного крика против современной Франции и ее последних революционеров мне редко удавалось слышать. Это был ответ Франции на легко перенесенный coup d’Etat. Он сомневался в уме, в силе, в «крови» своей расы, он звал казаков для «поправления выродившегося народонаселения». Он писал ко мне, потому что нашел в моих статьях «то же воззрение». Я отвечал ему, что до исправительной трансфузии[496] крови не иду, и послал ему «Du développement des idées révolutionnaires en Russie».

Cœurderoy не остался в долгу: он ответил мне, что возлагает всю надежду на войско Николая, долженствующее разрушить дотла, без пощады и сожаления, цивилизацию, обветшавшую, испорченную и которая не имеет сил ни обновиться, ни умереть своей смертью.

Одно уцелевшее письмо его прилагаю:

М-r. А. Herzen

Santander, 27 mai Monsieur,

Que je vous remercie tout d’abord de l’envoi de votre travail sur les. Idées révolutionnaires et leur développement en Russie. J’avais déjà lu ce livre, mais il ne m’était pas resté entre les mains, et c’était pour moi un très grand regret.

C’est vous dire combien j’en apprécie la valeur comme fond et comme-forme, et combien je le crois utile pour donner conscience à chacune des forces de la Révolution universelle, aux Français surtout, qui ne la croient possible que par l’initiative du faubourg St. Antoine.

Puisque vous m’avez fait l’amitié de m’envoyer votre livre, permettez-moi, Monsieur, de vous en témoigner ma gratitude en vous disant ce que j’en pense. Non que j’attache de l’importance à mon opinion, mais pour vous-prouver que j’ai lu avec attention.

C’est une belle étude organique et originale, il y a là véritable vigueur, travail sérieux, vérités nues, passages profondément émouvants. C’est jeune et fort comme la race slave; on sent parfaitement que ce n’est ni un Parisien, ni un Paléologue, ni un Philistin d’Allemagne qui ont écrit des lignes aussi brûlantes; ni un républicain constitutionnel, ni un socialiste théocrate et modéré, mais un Cosaque (vous ne vous effrayez pas de ce nom, n’est-ce pas?) grandement anarchiste, utopiste et poète, acceptant les négations et les affirmations les plus hardies du 19e siècle. Ce que peu de révolutionnaires français osent faire.

…Sur le point particulier de la Rénovation ethnographique prochaine, j’ai trouvé dans votre livre (surtout dans l’introduction) bien des passages qui semblent se rapprocher de mon opinion. Quoique vos conclusions ne soient pas très nettement formulées sur ce point, je crois que vous comptez pour le succès de la Révolution sur la fédération démocratique des races slaves qui donneront à l’Europe l’impulsion générale. Il est bien entendu que nous ne différons pas pour le but: la Résurrection du Continent sous la forme démocratique et sociale. Mais je crois que le sac de la Civilisation sera fait par l’Absolutisme. Là je vois toute la différence entre nous.

Oui, j’ai conçu ces convictions qu’on dit malheureuses, et j’y persiste parce que chaque jour je les trouve plus justes:

1. que la Force a quelque chose à voir dans les affaires de notre microcosme;

2. qu’en étudiant la marche des événements révo-lutionnaires dans le temps et dans l’espace on se convainct que la Force prépare toujours la Révolution que l’idée a démontrée nécessaire;

3. que l’idée ne peut pas accomplir l’œuvre de sang et de destruction;

4. que le Despotisme, au point de vue de la Rapidité, de la Sûreté, de la possibilité d’exécution, est plus apte que la Démocratie à bouleverser un monde;

5. que l’armée monarchique russe sera plutôt mise en mouvement que la phalange démocratique slave;

6. qu’il n’y a que la Russie en Europe assez compacte encore sous l’absolutisme, assez peu divisée par les intérêts propriétaires et les partis pour faire bloc, coin, massue, glaive, épée, et exécuter l’Occident, et trancher le nœud gordien;

etc. etc. etc.

Qu’on me montre une autre force capable d’accomplir une pareille tâche; qu’on me fasse voir quelque part une armée démocratique toute prête et décidée à frapper sur les peuples, les frères, et à faire couler le sang, à brûler, à abattre, sans regarder derrière elle, sans hésiter. Et je changerai de manière de voir.

Avec vous, je voulais seulement bien spécifier la question et la limiter sur ce seul point, le moyen d’exécution générale de la civilisation occidentale. Je n’ai pas besoin de vous dire que notre appréciation sur le Passé et l’Avenir est la même. Nous ne différons absolument que sur le Présent. Vous, qui avez si bien apprécié le rôle révolutionnaire de Pierre Ier, pourquoi ne pourriez-vous pas penser que tout autre, Nicolas ou l’un de ses successeurs, pût avoir un semblable rôle à accomplir? Quelle autre main plus puissante, plus large, plus capable de rassembler des peuples conquérants, voyez-vous à l’Orient? Avant que la démocratie slave ait trouvé son mot d’ordre et traduit le vague secret de ses aspirations, le tzar aura bouleversé l’Europe. Le sort des nations civilisées est dans son bras, s’il le veut. Le monde ne tremble-t-il pas parce qu’il a parlé un peu plus haut que d’habitude? Je vous l’avoue, cette force me frappe tellement, que je ne puis concevoir qu’on cherche à en voir une autre. Et les révolutionnaires sentent tellement la nécessité d’une dictature pour démolir, qu’ils voudraient l’instituer eux-mêmes, dans le cas de réussite d’une nouvelle Révolution. A mon sens, ils ne se trompent pas sur la nécessité du moyen; seulement il n’est ni dans leur rôle, ni dans leurs principes, ni dans leurs forces de l’employer. Moi, j’aime mieux voir le Despotisme se charger de cette odieuse tâche de fossoyeur.

Cette lettre est

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